Méditations wébériennes
« …Des maquettes de livres en carton blanc servent d’écran à des images de livres qui ne se superposent pas sur eux, – une voix finit par se satisfaire d’avoir réussi à les faire coïncider : peut-être est-ce le travail de Magali Desbazeille qui, dans cet ensemble de vidéos présentées par la galerie Schirman et de Beaucé, donne la meilleure idée de ce que pourrait être une échappatoire à cette situation. Travaillé par l’idée d’une réconciliation paisible entre les mots et les choses (les images des livres et les livres finissent par se superposer), il s’échappe de l’injonction profanatoire, sans pour autant proposer un pur et simple retour à la religion de l’art. Toujours, l’image et la chose sont séparées, toujours le Livre est blasphémé, toujours, vieille rengaine avant-gardiste, la synchronisation entre les sens est bafouée, mais d’une manière telle, bizarrement, que rien n’est changé, que tout est restitué, que tout est restauré. Intact.
Une haggadah du Talmud, rapporte Benjamin, dit que l’autre-monde est exactement le même que celui-ci, à quelque chose près. La preuve ? »
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